Depuis quelques années, on instille dans la pensée humaine, et plus particulièrement en France, que nous polluons avec nos voitures.
La solution passerait par l’électrique qui n’émane ni particules ni gaz carbonique.
Sur le fond c’est évident ! Et tous les constructeurs ont été sommés de rénover leur gamme s’ils veulent perdurer sur le marché français. Pour convaincre, l’Etat a instauré des malus bonus, rendant quasiment impossible l’achat non malussé d’un véhicule non hybride ou électrique.
Pour compléter le tout les métropoles urbaines affichent clairement leur souhait d’interdire tout véhicule diesel dans leur centre ville à très brève échéance.
Et donc même les marques sportives injectent un peu d’hybride dans leur moteur histoire de séduire l’Etat français. Car en dehors de cet aspect, force est de reconnaître que l’intérêt pour le particulier est fort réduit pour ne pas dire méprisable.
Malgré tous les efforts des média automobiles et des commerciaux pour vendre l’intérêt de l’hybride, on s’aperçoit qu’en l’état de la technologie, cela ne sert à rien sur le plan énergétique. On vous offre quelques poussières de kms en tout électrique, et à l’exception de manœuvres silencieuses, et d’un phénomène notoire de décélération quand on lève le pied de l’accélérateur, le bénéfice de l’hybride est très négligeable en termes de consommation. Une récente étude prouve même que l’hybride au final serait même un tout petit peu plus énergivore à cause du surpoids engendré par les batteries.
Quel intérêt donc de payer une voiture environ 10 000 € de plus que le modèle équivalent thermique, autre que d’éviter un malus et bénéficier d’une carte grise gratuite ?
Quant au bilan carbone, on sait maintenant le coût de production et de recyclage des batteries loin d’être négligeable.
Alors les constructeurs se sont dits dit qu’au-delà de l’hybride, ils allaient proposer l’hybride rechargeable et bien sûr le tout électrique. La recharge électrique permet donc une plus grande autonomie allant pour les hybrides rechargeables jusqu’à 60 ou 70 kms pouvant s’avérer suffisant pour un trajet quotidien !
On laisse à penser que le coût d’un plein est gratuit puisqu’il est possible au domicile d’un particulier. En fait pas vraiment. Si on utilise une prise normale de 16 A, il faut environ 8h pour recharger la totalité du système soit environ 4€ par jour. Si on utilise une prise de charge rapide, il faut pousser l’abonnement pour obtenir une puissance de compteur supérieur, et plus de puissance moins longtemps devrait ramener à un coût sensiblement égal, mais l’installation de la prise est facturée un millier d’€.
A noter que ce calcul vaut aussi pour les voitures totalement électriques.
Pa ailleurs, le principe de la recharge à domicile semble n’avoir été pensée que pour les habitants de maison individuelle car cela devient beaucoup plus compliqué pour le logement vertical.
La subtilité ne s’arrête pas là. Le territoire est parsemé de bornes de recharges. Je n’ai pas fait d’étude comparative de ce service, mais j’ai toutefois noté que la plupart des bornes nécessitent un abonnement de 18 € par mois et chaque plein en charge rapide est facturé à la minute d’utilisation pour atteindre une trentaine d’€ par plein, pour un parcours moyen selon les véhicules autour de 400 kms. Là encore la comparaison avec le thermique ne s’annonce pas si rentable que ça, sans compter le temps de charge et la disponibilité des bornes en tout lieu.
Résumons : Avantages d’un hybride ou électrique sa fiscalité, son silence et sans doute sa puissance. Inconvénients, son coût prohibitif à l’achat sans retour sur l’investissement par rapport à un thermique. Et on ne parle pas du coût d’une panne électrique ou d’un jeu de batteries
Le deuxième effet de cette politique soit disant écologique, est qu’il devient impossible d’acheter une voiture sportive ou du haut de gamme tant tout est mis, en termes de coût et de fiscalité, pour décourager l’acheteur. Bien sûr il reste un marché pour ceux qui ont les moyens de se payer des véhicules de plus de 100 000 € et désormais parfois beaucoup plus. Et même si ces derniers se moquent de payer un malus de 20 000 € voire plus, la clientèle va forcément se raréfier. Or c’est cette gamme de véhicule qui permet la marge des constructeurs.
Le troisième effet et sans doute le plus important, c’est qu’on ne produit pas assez d’électricité et qu’il nous faut en importer et plus particulièrement en période hivernale. Si le parc électrique continue sa croissance, l’intérêt économique pour le pays reste à prouver.
On assiste donc au paradoxe de tuer ce qui faisait le fleuron de notre industrie, l’automobile, tout en s’ingéniant à travailler à de nouveaux concepts hautement technologiques, tel que la voiture connectée ou autonome. En fait on construit encore des voitures pour répondre aux exigences de l’Etat, mais que personne ne pourra acheter, et ce même si la croissance venait à repartir. A termes ce sont des milliers d’emplois menacés tant chez les constructeurs que chez les sous-traitants. Les marques françaises se déploieront à l’étranger et le marché français va s’effondrer même sous l’injection typiquement française de primes et d’aides en tout genre.
Je demeure un fervent défenseur de la planète, mais faire croire que l’automobiliste troue à lui seul la couche d’ozone et fait fondre les glaciers des pôles finit par m’agacer.
Quelques précisions pour terminer, les poids lourds n’ont pas de malus et tournent tous en diesel et ils devront forcément bénéficier de dérogations pour livrer dans les villes qui interdisent la circulation des diesels. Idem pour les voies ferrées non électrifiées fonctionnant encore avec des locomotives diesels.
Les pickup et autres camionnettes ne sont pas malussées car on les considère comme des véhicules utilitaires.
Les véhicules d’occasion de plus de 9 CV ont un malus forfaitaire de 1000 € lors de l’achat.
Et à partir 190g de CO 2 par KM, une taxe de 160 € est appliquée annuellement à tous les véhicules livrés après 2009.
Quelles sont les autres solutions dont on parle moins ?
Les moteurs à hydrogène liquide. Les détracteurs disent que c’est dangereux car il y a un risque d’explosion plus dévastateur que l’essence. Les constructeurs ont fait des progrès et le risque est aujourd’hui contenu. A noter que les pompiers ne peuvent pas intervenir sur un feu de voiture électrique à cause du risque d’électrocution.
Un plein d’hydrogène prend à peu près le même temps qu’un plein d’essence pour un coût de 15 € aux 100 kms. Les constructeurs poussés à l’électricité n’ont pas développé une gamme de véhicules et les pompes se font encore rares.
Les moteurs essence roulant au 85 d’octane, bénéficient d’un abaissement fiscal de 40 % sur leur taux de CO2 pour le calcul du bonus.
Rares sont les constructeurs qui produisent des véhicules de série roulant au 85 et une adaptation coûte environ 1000 €. Et donc plus on roule, plus on amortit rapidement l’investissement initial. Attention toutefois que ce soit bien le constructeur qui réalise l’installation pour ne pas perdre le bénéfice de la garantie.
Le GPL qui a été fortement plébiscité voici quelques années semble abandonné. Il bénéficie aussi d’une carte grise gratuite et d’un coût au litre réduit. Mais là aussi le réseau des pompes est peu développé, et l’usage des parkings souterrains est interdit.
Ces trois derniers procédés affichent une consommation plus importante mais vu le prix du litre, cela reste très rentable.
Si l’on peut rêver d’une société sans voiture et donc sans pollution , le rêve de l’auto partage ou en libre service peut s’envisager en milieu urbain, mais dès qu’on s’éloigne des métropoles et de leur réseau de transport soit 90 % du territoire, il est impossible de se passer de la voiture.
J’attends donc le mouvement de balancier qui décrétera que la voiture électrique est une aberration économique née d’une volonté politique mal réfléchie à long terme.
Dans cette attente, que d’argent gaspillé qui aurait pu être injecté dans les transports publics ou l’amélioration des réseaux routiers !
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